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Produire ses propres plants de légume

Ce dossier aborde les préoccupations tournant autour de la production personnelle de plants de légumes comme alternative à leur achat.

Pourquoi produire soi-même ses plants ?

Pour le prix d'un plant de jardinerie, vous avez un ou deux sachets de graines. La production des plants peut se faire sans gros investissements dans une véranda ou une serre froide, voire sur un rebord de fenêtre de cuisine. C'est une activité qui permet d'engager précocement, dès février,  le projet de  jardin et qui est particulièrement gratifiante en donnant le sentiment de gérer son potager de manière quasi autonome.

La production personnelle de plants permet également la production de légumes ou de variétés qu'on trouve difficilement dans les jardineries.

Pour quelles plantes produire les plants ?

Certaines plantes dont on consomme la racine (carotte, panais, radis, scorsonère, …) supportent mal le repiquage et doivent être semées en place quand les conditions climatiques sont favorables. Celles à grosses graines (fèves, haricots) se sèment aussi directement en terre. Par contre, on peut produire soit même les plants de légumes qui poussent lentement  pour lesquels il est est indispensable de bien contrôler les conditions bioclimatiques de culture (tomates, poivrons, aubergines, cucurbitacées). La production de plants de cucurbitacées en fin d'hiver permet de gagner quelques semaines par rapport à un semis direct en pleine terre en mai.

Dans quel contenant faire produire ses plants ?

N'importe quel contenant permettant l'évacuation de l'eau par le fond peut convenir. On peut donc recycler des contenants alimentaires en plastique ou en carton (pots de yaourt, boites à œufs, …) en en perçant le fond. On trouve également en jardinerie des contenants spécialisés (plaques à alvéoles, barquettes, godets ou pots de différentes dimensions) souvent fabriqués en plastique recyclé. Ils sont certes un peu chers à l'achat, mais ils peuvent être utilisés plusieurs années. Il existe aussi des godets biodégradables en matières végétales (évitez la tourbe). On peut également fabriquer ses propres contenants à partir de papier journal ou de carton moulé (voir cet article).

Par exemple, pour la tomate, l'aubergine et le poivron qui nécessitent un repiquage intermédiaire, on peut utiliser des plaques alvéolées pour les semis, puis repiquer les plants en godets de 7x7x7 cm. Les cucurbitacées seront, elles, semées dans un pot d'au moins 10cm de profondeur et de diamètre ou de côté.

Quand réaliser le semis ?

La période de semis est déterminée par la date de mise en place en pleine terre à l'extérieur. Le plant de tomate par exemple met environ 8 semaines pour atteindre la taille de transplantation. Comme celle-ci ne pourra se faire qu'au cours de la 1ère quinzaine de mai, le semis peut attendre début mars, alors que l'aubergine et le poivron ont une croissance plus lente et pourront être semés à partir de la 1ère quinzaine de février. Les cucurbitacées dont la croissance est très rapide peuvent se semer en intérieur à partir de la mi mars. Il ne faut pas faire ses semis trop tôt sinon les plants risquent de souffrir s'ils sont à l'étroit avant leur transplantation et de mal redémarrer. 

Un mot sur les fameux Saints de glace : les gelées tardives se manifestent de moins en moins souvent en bergeracois. On peut donc prendre le risque, quand on produit ses propres plants, de planter précocement des tomates, dès la dernière semaine d'avril, ce qui permettra d'avoir les 1ères tomates dès la mi-juin. Si on prend ce risque, on fait par précaution 2 semis espacés de 15 jours (le 1er à partir de mi février) et si, par malheur, les premiers gelaient, on aurait toujours les plus tardifs pour les remplacer.

Où produire ses plants ?

L'idéal est une serre, mais on peut aussi faire ses semis dans une véranda ou sur le rebord intérieur de la fenêtre de sa cuisine. Les critères importants sont la lumière, l'humidité et la température. Pour la tomate, l'aubergine et les cucurbitacées, la température doit être de 20°C, alors que le poivron demande pour germer une température voisine de 25°C. L'humidité est apportée par l'arrosage réalisé sans excès sous peine de voir fondre ses semis (pourriture à la base des plants). On utilise un vaporisateur tant que les plants ne sont pas suffisamment développés. Si les semis sont réalisés sur une fenêtre, les plants vont s'orienter vers l'extérieur et il faudra les tourner tous les 2-3 jours pour que leur développement soir vertical.

La chaleur nécessaire est obtenue dans la pièce (cuisine par exemple) ou, en serre ou véranda froide, par culture sur un substrat chauffant. On peut utiliser des tapis  ou des mini serres chauffantes, assez chers, ou réaliser soit même le chauffage en noyant un câble chauffant de terrarium (3 à 4 m de longueur) dans du sable contenu dans un bac. Utiliser un câble de 30 watts pour un bac de 60x60cm. Il est possible de produire ses plants sous châssis à l'extérieur en utilisant la technique de la couche chaude

Comment semer et repiquer les plants?

Suivant l'origine et la qualité supposée de ses semences, on peut semer entre une (qualité certaine) et 2 à 3 graines (limite de péremption proche) par godet ou alvéole. Les semences sont délicatement enfoncées dans le substrat de culture (avec le doigt ou  le dos du crayon de marquage par exemple) à une profondeur égale à environ 3 à 4 fois l'épaisseur de la semence (à 5 à 6 mm de profondeur pour la tomate, 1 cm pour l'aubergine). En barquette, on dépose les semences sur le substrat et on rajoute une couche de terreau de l'épaisseur souhaitée.  Les semis doivent être identifiées par une étiquette. Des étiquettes peu coûteuses peuvent être réalisées en découpant des bandes de 8 à 10mm de large dans un godet de semis blanc, gris  ou jaune. A noter que l'écriture au crayon papier gras ne s'efface pas sous l'influence des UV contrairement à certains feutres.

Pour les tomates, aubergines et poivrons, un repiquage dans un godet (minimum 7cm pour la plus petite dimension) doit intervenir au stade d'apparition des deux premières vraies feuilles au dessus des cotylédons. Ce repiquage a pour objectif de renforcer les plants. Pour la tomate, il faut éviter, lors de cette opération, de manipuler la tige des plants avec les doigts car cela est de nature à empêcher la production de racines sur la tige lors du repiquage ultérieur en pleine terre. Les cucurbitacées n'ont pas besoin d'un repiquage intermédiaire. On les sème donc directement en godet pour un repiquage direct en pleine terre dès que les gelées ne sont plus à craindre.

 

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